L’annonce par François Bayrou du non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite révèle une méconnaissance alarmante des défis RH du secteur public. Cette mesure, présentée comme incontournable pour redresser les finances publiques, illustre la méconnaissance de la crise d’attractivité qui frappe déjà la fonction publique. Car tandis que Matignon s’évertue à tailler dans les effectifs, l’emploi public traverse une crise de recrutement sans précédent.
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Le nombre moyen de candidats par emploi ouvert dans la fonction publique est passé de 16 en 1997 à seulement 6 en 2022. 58,57 % des candidats intéressés par l’emploi public y travaillent déjà. Autrement dit, le secteur public recrute en se pillant lui-même. Ceux qui n’y ont pas encore travaillé ne le considèrent tout simplement pas comme une option. Cette désaffection se traduit concrètement par une sélectivité réduite de moitié dans la fonction publique d’Etat depuis 2007. Faute de candidats suffisamment nombreux, certains services sont contraints de baisser leurs exigences. Enfin, avec 1,2 million d’agents contractuels sur 5,67 millions au total, la fonction publique est désormais en concurrence directe avec le secteur privé pour attirer et fidéliser les talents. Or ces contractuels ne bénéficient ni de la sécurité de l’emploi traditionnelle, ni des perspectives de carrière liées au statut, ni des conditions de rémunération offertes dans le secteur privé.
Les besoins explosent
Nul doute que les effectifs de la fonction publique mé