Le 9 juin, la France est entrée dans une nouvelle ère de son histoire politique. Le message envoyé par les Français nous oblige à travailler une refonte profonde de notre république. Le moment exige de le comprendre et de l’accompagner, sans circonvolutions, et sans faux-semblants.
Brisés par un sentiment de déclassement, les Français, des quartiers populaires, en périphérie des métropoles comme dans le monde rural, ont posé un acte de rupture avec le pouvoir politique mais aussi avec un fonctionnement institutionnel qui les brutalise et les exclut.
En prenant la décision précipitée de dissoudre l’Assemblée nationale et de provoquer de nouvelles élections, le président de la République a négligé la prise en compte des causes profondes de ce vote. Ainsi, sans aucun délai pour interroger les erreurs ou les errements collectifs, sans qu’aucune perspective nouvelle soit ouverte, il a fallu retourner aux urnes en quelques jours. Plutôt que de prendre la mesure de la crise institutionnelle et démocratique, au lieu de prendre le temps nécessaire pour construire collectivement les réponses structurelles nécessaires, le président de la République a répondu par un coup politique qui ne résout rien et fracture davantage notre pays.
Dévitalisé, le débat parlementaire a cédé la place à un spectacle
Dévoyées par l’instauration du quinquennat et l’inversion du calendrier électoral, soumises à un exercice du pouvoir de plus en plus solitaire et vertical, les institutions de la Ve République ne permettent plus la nécessaire expression démocratique. Dévitalisé