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TRIBUNE

La France a-t-elle oublié Hiroshima et Nagasaki ?

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L’idée portée par Emmanuel Macron d’européaniser la dissuasion nucléaire française s’inscrit dans une fuite en avant mortifère qui gagne dangereusement le monde, s’alarment des ONG, au moment où l’on commémore l’horreur des 6 et 9 août 1945.
Hiroshima, au Japon, environ un mois après par le bombardement nucléaire américain du 6 août 1945. (AFP)
par des organisations membres de la campagne ICAN France
publié le 4 août 2025 à 17h21

Selon le Comité international de la Croix-Rouge, 220 000 personnes ont péri à Hiroshima et Nagasaki entre les 6 et 9 août et la fin de l’année 1945. Parmi elles, près de 38 000 enfants. Celles qui ont survécu, les hibakusha, sont la mémoire vivante de l’horreur nucléaire. Elles ont été marquées chaque jour de leur existence dans leur chair et leur esprit : maladies radio-induites, exclusion sociale, stress post-traumatique, fausses couches… Leurs descendants sont également impactés par ces explosions.

Visiter Hiroshima ou Nagasaki bouleverse quiconque se rend sur les lieux de mémoire. Comment expliquer alors qu’Emmanuel Macron ait pu écrire, en 2023, sur le livre d’or du Musée de la paix d’Hiroshima, à la suite de la réunion du G7, ces mots de compassion empruntés à Albert Camus, que «la paix est le seul combat qui mérite d’être mené», et marteler, d’un ton marti