Un mélange coupable d’attentisme, de fuite en avant et d’incapacité à penser le changement : voici ce qui caractérise la politique énergétique française, dominée par la volonté d’EDF de persister dans le nucléaire à tout prix, avec la bénédiction des gouvernements successifs.
Il y a plus de dix ans, EDF a décidé que la quasi-totalité des réacteurs du parc nucléaire français (Fessenheim mis à part) fonctionneraient jusqu’à 50 ans, voire 60. En 2018, le gouvernement a inscrit ce principe dans la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), malgré l’opposition majoritaire des 400 personnes tirées au sort lors du débat public organisé au préalable. Pourtant, ce projet est lourd de conséquences : production de déchets supplémentaires, retard dans le développement des alternatives énergétiques et, bien sûr, risques d’accidents accrus du fait du vieillissement des installations.
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Rappelons que tous les composants d’un réacteur ne peuvent être remplacés ou réparés. C’est le cas des cuves, dont le fonctionnement au-delà de 40 ans n’était pas envisagé à l’origine et qui, au-delà de cette échéance, voient s’accroître les risques de rupture brutale.
Dérives
Ces dernières années, les présidents successifs de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ne cessaient de répéter que la prolongation du fonctionnement des réacteurs au-delà de 40 ans ne saurait être tenue pour acquise et s’accompagnerait d’exigences de sûreté renforcées. Mais la décision rendue ce 25 février par l’ASN, fixant les conditions de