Menu
Libération
TRIBUNE

La haine a gagné l’Amérique, elle ne doit pas l’emporter ici, par Najat Vallaud-Belkacem

Article réservé aux abonnés
Élections américaines de 2024dossier
La réélection de Donald Trump est liée à la politisation de la détestation des femmes et des minorités. Une tendance qui s’exprime en Europe et en France, contre laquelle il faut se mobiliser dès maintenant.
Donald Trump lors d'un meeting électoral à Pittsburgh, le 4 novembre 2024. (Doug Mills/NYT. REA)
par Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre (PS)
publié le 12 novembre 2024 à 15h59

Gueule de bois. Un homme ouvertement ­misogyne, condamné pour agression sexuelle et qui a multiplié les propos dégradants et sexistes pendant sa campagne, vient de remporter l’élection présidentielle américaine. Une victoire qui s’inscrit dans une tendance générale, y compris en Europe et en France : la politisation de la détestation des femmes et des minorités de genre. La haine a gagné là-bas. Contre elle, il faut s’organiser pour qu’elle ne l’emporte pas ici.

Car Trump détricote les droits fondamentaux des femmes depuis des années : en juin 2022, les Américaines perdaient la garantie fédérale du droit à l’avortement, après la nomination par lui quelques années plus tôt de trois juges conservateurs à la Cour suprême. En 2023, il est condamné au civil à verser 83 millions de dollars de dommages et intérêts pour agression sexuelle. En 2024, le voilà qui promet aux femmes qu’il les «protégera, qu’elles le veuillent ou non» et multiplie les attaques et les clips de campagne contre les personnes trans. A venir, avec la nouvelle majorité républicaine au Sénat, la restriction de l’accès a