Friands de bois tropicaux ainsi que de produits alimentaires liés à la conversion des forêts en terres agricoles à travers le monde, les Européens concourent indirectement à ce phénomène inquiétant. En effet, l’Union européenne (UE) est, en valeur absolue, le plus grand importateur mondial par habitant de produits de base dont l’exploitation contribue à la déforestation mondiale. Ainsi 248 000 hectares sont rasés chaque année en raison de leur consommation de produits aussi divers que le cacao, le café, le soja.
Pourtant, l’UE n’a pas croisé les bras. Dès 2005, elle a conclu des accords avec dix pays tropicaux en vue de restreindre l’accès à son marché aux seuls produits forestiers légalement exploités, obligation qui fut généralisée à partir de 2010. Si cette approche réglementaire a permis de favoriser une exploitation forestière plus durable, elle a néanmoins rencontré ses limites. D’une part, la légalité d’une concession forestière ne constitue pas forcément un gage de durabilité et, d’autre part, elle n’est pas parvenue à mettre fin à la déforestation d’