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TRIBUNE

La méthode Meloni est-elle un modèle pour la droite française ? par Jean-Pierre Darnis

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Ceux qui présentent Giorgia Meloni comme l’archétype d’une modération réussie d’un parti extrémiste se trompent. Cette lecture instrumentalise l’exemple italien pour justifier un scénario d’agrégation avec le RN, prévient le chercheur.
Giorgia Meloni, avec à sa droite Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen, lors du sommet sur les migrations, à Malte, en 2023. (Ludovic Marin /AFP)
par Jean-Pierre Darnis, professeur des Universités, membre du Centre de la Méditerranée moderne et contemporaine (CMMC), responsable du séminaire la France, l’Italie et leurs Méditerranées
publié aujourd'hui à 14h47

Au cours des dernières semaines, le débat politique français a vu émerger de nombreuses références à la droite italienne, comme en témoigne notamment l’interview d’Edouard Philippe du 4 juin 2025, sur France Inter. En France, on présente souvent Giorgia Meloni comme une dirigeante qui, après une campagne résolument droitière en 2022, aurait été rattrapée par la réalité du pouvoir, adoptant un pragmatisme modérateur couronné de succès. Cette interprétation mérite d’être nuancée.

La droite italienne doit beaucoup à Silvio Berlusconi, qui fonde Forza Italia en 1994 et remporte les élections législatives à la tête d’une coalition de «centre droit» hétéroclite, associant le Movimento Sociale Italiano (MSI) – parti héritier de la tradition post-fasciste dirigé par Gianfranco Fini – et les autonomistes septentrionaux de la Lega d’