Au cours des dernières semaines, le débat politique français a vu émerger de nombreuses références à la droite italienne, comme en témoigne notamment l’interview d’Edouard Philippe du 4 juin 2025, sur France Inter. En France, on présente souvent Giorgia Meloni comme une dirigeante qui, après une campagne résolument droitière en 2022, aurait été rattrapée par la réalité du pouvoir, adoptant un pragmatisme modérateur couronné de succès. Cette interprétation mérite d’être nuancée.
La droite italienne doit beaucoup à Silvio Berlusconi, qui fonde Forza Italia en 1994 et remporte les élections législatives à la tête d’une coalition de «centre droit» hétéroclite, associant le Movimento Sociale Italiano (MSI) – parti héritier de la tradition post-fasciste dirigé par Gianfranco Fini – et les autonomistes septentrionaux de la Lega d’