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TRIBUNE

La nouvelle violence politique se place sur le terrain de la morale

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Après la tentative d’assassinat de Donald Trump le 13 juillet, le politologue Luc Rouban s’interroge sur ce que la nouvelle violence politique désigne, en France, et aux Etats-Unis : la remise en cause d’un ordre social, jugé immoral, qui n’arrive plus à s’exprimer dans le vote.
Lors d’une manifestation contre la réforme des retraites le 21 mars 2023. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
par Luc Rouban
publié le 16 juillet 2024 à 18h07

La tentative d’assassinat de Donald Trump s’inscrit évidemment dans une culture politique particulière, propre aux Etats-Unis, où les assassinats de présidents et de figures éminentes, comme celle de Martin Luther King, ont rythmé les soubresauts d’une Amérique souvent dupée par sa propre passion pour la démocratie. Un pays où la liberté d’achat et de port d’armes à feu a toujours été âprement défendue par les Républicains aux côtés de la National Rifle Association (NRA) comme si tout l’équilibre politique ne dépendait que de la confiance interpersonnelle que les citoyens se portaient les uns les autres dans la même communion envers la règle du jeu nationale, avec des drapeaux étoilés devant les maisons et la conviction de porter la bonne parole dans le monde entier. Des malheurs au «pays du bien» comme autant de rappels que certains pouvaient déchirer ce contrat, des incroyants, des rebelles, des outlaws (hors-la-loi).

Mais cette analyse n’explique pas la montée en force d’une nouvelle violence politique, plus diffuse, locale, ponctuelle, moins grave dans ses ma