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TRIBUNE

«La Pampa», «Emilia Pérez» : pourquoi les héros LGBT doivent-ils toujours mourir à l’écran ?

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LGBT +dossier
Le cinéaste Antoine Barraud a vu le premier film d’Antoine Chevrollier, couvert d’éloges depuis sa sortie, et s’interroge : pourquoi la mort est-elle le seul horizon cinématographique des personnages gays et trans ? Il faut arrêter d’associer ces êtres au tragique obligatoire.
«La Pampa» (2024), d’Antoine Chevrollier avec Amaury Faucher (Jojo ) et Sayyid El Alami (Willy). (Tandem Films)
par Antoine Barraud, cinéaste
publié le 8 février 2025 à 9h02

Cela aura été la mort de trop. Je n’ai pas pour habitude de descendre les films, j’aime les célébrer, les partager, les voir et les revoir. Aujourd’hui cependant, j’ai envie de réagir devant cette ixième mort qui ne fait qu’habituer un peu plus au sort des homosexuels et des personnes LGBT + dans leurs représentations au cinéma, qui ne fait qu’en rajouter dans l’association homo-violence qui heurte toute une frange de population depuis des décennies.

Couvert d’éloges, la Pampa, premier film prometteur autour de deux adolescents dans le monde du motocross se présentait pourtant comme un film qui allait penser les relations autrement, aborder l’homosexualité autrement, ne pas enfoncer les mêmes clous dans les mêmes cercueils. Pourtant, comme à la fin de Girl de Lukas Dhont, où le personnage principal se tranche le sexe, j’ai bondi quand j’ai compris ce qui allait se passer. Je suis sorti avant de voir ce qui était voulu comme un moment de drame paroxystique, puisqu’il en faut, un drame vendu comme engagé, voire militant.

Hypocrisie mortifère

Je voudrais dire ici que je n’en peux plus de voir les personnes gays ou trans mourir, que cela soit leur seul horizon cinématographique. Se sentir honteux, traverser des coming