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TRIBUNE

La parenthèse enchantée des JO

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JO Paris 2024dossier
Pendant deux semaines, nous avons vécu un moment hors du temps, une harmonie fraternelle où il était possible de rentrer en communion avec ses adversaires idéologiques de la veille, se réjouit, sans illusions, le journaliste Nadir Dendoune.
La vasque de la flamme olympique dans le jardin des Tuileries, où l'image d'un zèbre a été projetée sur une toile dans la foule, le 8 août 2024. (Denis Allard/Libération)
par Nadir Dendoune, journaliste et écrivain
publié le 10 août 2024 à 11h50

Pourtant très critique des JO avant leur arrivée à Paris, j’ai décidé de lâcher prise et de vivre pleinement les Jeux.

Cela ne m’empêche pas d’être conscient de l’aberration écologique provoquée par cette compétition. Je reste également indigné par le sort de ces milliers de personnes qui ont été délogées : migrants, sans-abri, travailleuses du sexe, tous priés d’aller voir ailleurs par les autorités françaises en vue des Jeux. Sans parler de l’usage disproportionné des drones et des algorithmes de surveillance durant cette quinzaine, qui pourraient se pérenniser, piétinant ainsi les libertés individuelles. Je n’oublie pas non plus les massacres de Gaza, la guerre en Ukraine et tous les autres conflits de la planète.

Et pourtant, placé devant le fait accompli, j’ai décidé de mettre de côté, pour le moment, mes indignations et mes colères pour profiter et admirer la prouesse de tous ces athlètes venus des quatre coins du globe ! J’avais aussi besoin de souffler, d’oublier notamment la situation politique anxiogène du pays, d’oublier l’élection des 123 députés du