En 1977, après le procès de Patrick Henry qui contre toute attente n’avait pas été condamné à mort et avant les échéances électorales de 1978 puis de 1981, un débat fut organisé par l’institut de criminologie de Paris. Constatant l’état de l’opinion publique qui depuis deux siècles s’opposait à l’abolition, le grand avocat marseillais Paul Lombard proposait qu’une peine de remplacement soit créée. C’était une solution alternative de substitution, qui est à peu de choses près la peine de perpétuité incompressible qui vient d’être infligée à Salah Abdeslam dans le procès des attentats criminels du 13 novembre 2015. Le débat avait été rude au colloque, certains estimant que l’abolition de la peine de mort devait être totale et sans conditions.
En septembre 1981, le débat sur l’abolition, tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat, porta aussi sur le vote d’une peine de remplacement et les députés et sénateurs favorables au maintien du châtiment suprême se retrouvèrent sur cette proposition. Robert Badinter tint ferme la barre, refusant qu’on remplace «une torture par une autre torture». L’abolition fut donc pure et simple et définitive comme il le demandait. Mais de façon récurrente, ce problème fut à nouveau évoqué dans les débats politiques et judiciaires.
A lire aussi
Chaque fois q