A bien y réfléchir, historiquement, il est étonnant que les Etats-Unis, construits dans la violence du génocide amérindien, l’esclavage et la ségrégation, ce pays qui bat encore aujourd’hui les records de tueries de masses, n’aient jamais connu de dictature en deux cent cinquante ans d’existence. Eh bien voilà, c’est fait. On y est. La «plus grande démocratie du monde» s’est livrée à la dictature annoncée. Officiellement. A la régulière. Par les urnes.
L’histoire se répéterait toujours deux fois, «la première fois en tragédie, la deuxième en farce», disait Marx. Sauf qu’avec Trump, la formule semble plus appropriée dans l’autre sens. La première fois ressemblait à une très mauvaise farce. Ce que nous vivons aujourd’hui constitue une tragédie pour le monde, pour l’Ukraine, pour Gaza, pour l’Europe, pour le climat, pour l’avenir, pour la jeunesse.
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Ce point de bascule dans le vide et l’inconnu est une bascule vers l’arrière. Le 5 novembre, les Etats-Unis sont devenus d’un coup un vieux pays, tombé dans les pires travers que l’Europe a connus. Crispé dans ses valeurs machistes et autoritaires les plus éculées, incarnées par un sinistre clown qui trouverait des qualités au Führer. «Pour près de la moitié des électeurs de Trump, manifester son appréciation pour Hitler est acceptable», titrait le 5 novembre le