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TRIBUNE

La protection des lanceurs d’alerte doit être inscrite dans la Constitution

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La condamnation de la filiale française de la banque UBS pour harcèlement moral à l’encontre de deux anciens employés rappelle l’importance des lanceurs d’alerte.
Nicolas Forissier, ancien auditeur de la banque UBS devenu lanceur d'alerte, à Paris, en 2022. (Joël Saget/AFP)
par William Bourdon et Vincent Brengarth, avocats
publié le 19 mars 2025 à 17h04

Lundi 10 mars 2025, la filiale française de la banque UBS a été condamnée pour harcèlement moral à l’encontre de deux lanceurs d’alerte. Cette condamnation sonne comme une piqûre de rappel face au caractère primordial de leur rôle. Pour qu’il ne vacille plus et soit définitivement à l’abri d’assauts multiples, il doit être garanti par la Constitution.

Václav Havel avait eu des mots magnifiques pour parler de l’inspiration qui fait qu’un citoyen ordinaire est propulsé parfois dans un destin extraordinaire quand, soulevé par une «insurrection intime», il prend tous les risques pour porter à la connaissance du public ou du juge des faits gravement attentatoires à l’intérêt général.

Les lanceurs d’alerte, catégorie de citoyens sentinelles, se sont imposés dans le débat public depuis maintenant presque trente ans.

Ils se sont imposés car, par leur geste et parfois leur sacrifice, ils ont démontré aux Etats et à l’opinion publique que des faits extrêmement graves attentatoires à la probité, à l’environnement, à la santé seraient restés totalement inconnus garantissant une impunité éternelle à leurs responsables s’ils n’avaient pas été déloyaux à l’égard de leur employeur, mais d’une parfaite loyauté à l’égard d’un intérêt supérieur, soit la défense des plus grands intérêts publics.

Ils ont été progressivement protégés, pas toujours avec enthousiasme par les pol