La bataille sociale et politique autour de la réforme des retraites confirme ce que nous savions depuis déjà quelques années : le capitalisme prédateur et les politiques néolibérales ont mis le travail en crise profonde. Toutes les enquêtes sociologiques et tous les témoignages individuels l’attestent. La mondialisation et l’effritement du tissu industriel ont délité les collectifs de travail, dissous les liens sociaux qui s’y rattachaient et affaibli durablement les syndicats. En parallèle, le management a tendu à individualiser le plus possible la gestion de la force de travail, tout en affirmant la faire adhérer aux «valeurs de l’entreprise» pendant que la «valeur pour l’actionnaire» s’imposait en matière financière.
Au fil des ans, les dérégulations du marché de l’emploi ont mis les travailleurs, surtout «les premiers et les premières de corvée», dans une situation de plus en plus difficile à supporter. Les droits sociaux et le droit du travail ont été amoindris : loi travail dite El Khomri en 2016 soumettant les libertés et droits fondamentaux du travail aux nécessit