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TRIBUNE

La réforme du système de santé est une urgence démocratique

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Il est impératif de traiter les causes sociales de la colère qui ont conduit à plus de 10 millions d’électeurs à voter pour l’extrême droite. Et pour les médecins André Grimaldi et Olivier Milleron, l’un des enjeux principaux est de rétablir le service public de la santé.
Dans un local syndical de l’hôpital de Pontoise (Val-d'Oise), le 9 janvier 2023. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
par André Grimaldi, professeur émérite de diabétologie et Olivier Milleron, cardiologue hospitalier
publié le 28 août 2024 à 17h00

Quelle que soit la couleur politique du prochain gouvernement, les parlementaires ont le mandat impératif de proposer et voter des lois répondant aux préoccupations des habitants de ce pays. Une des causes principales de la crise actuelle est la dégradation des services publics. Cette dégradation est probablement le dossier le plus anxiogène et générateur de colère. Il est, en effet, insupportable de vivre les difficultés à trouver un médecin généraliste, un spécialiste ou à accéder aux urgences, injustifiable de subir des retards de soin, de séjourner plusieurs jours sur des brancards avant d’être hospitalisé dans un lit ou d’attendre une intervention chirurgicale maintes fois reportée.

Un consensus existe dans le pays pour défendre la Sécurité sociale, notre système solidaire de santé et ses deux piliers, la médecine générale de proximité et l’hôpital public. Personne n’a jamais reçu mandat des électeurs pour détruire ce service public de santé et favoriser le développement en cours des chaînes commerciales internationales financiarisées.

La reconstruction de notre système de santé doit être le laboratoire démocratique pour une nouvelle méthode de gouvernement impliquant, au niveau national et territorial, les usagers, les associations de patients, les professionnels de santé, les syndicats et les élus. Il s’agira, en application du pr