«Le sport est un phénomène de civilisation tellement important qu’il ne devrait être ni ignoré ni négligé par la classe dirigeante et les intellectuels.» Le constat formulé par l’artiste Pier Paolo Pasolini en 1971 ne semble pas avoir échappé à Emmanuel Macron, mis en difficulté par les déroutes successives des élections européennes et de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis l’ouverture des Jeux olympiques de Paris, le président de la République se replie derrière le concept de trêve olympique afin de suspendre les luttes politiques. La nomination d’un nouveau Premier ministre est, à cette occasion, reportée à la fin des Jeux. Ce dérobement apparent pourrait néanmoins cacher une stratégie bien plus offensive.
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Les intérêts d’une telle trêve sont en effet doubles. De toute évidence, elle permet d’abord de donner du temps au Président pour peaufiner sa stratégie face à un paysage politique fragmenté. De façon moins perceptible, cette pause est également le moyen de tenter de capitaliser sur l’excellence sportive française pour reconquérir une opinion publique meurtrie par la déflagration de la dissolution. Une stratégie exécutée avec brio par le