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TRIBUNE

La trêve olympique ou la reconquête de l’opinion publique

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JO Paris 2024dossier
Emmanuel Macron a forcé une pause politique pour se montrer au plus près des athlètes et de leurs victoires. Une manière de surfer sur la vague populaire actuelle, comme l’avait fait avec succès Jacques Chirac, en 1998, pendant la Coupe du Monde de football, rappelle Anthony Gibert, conseiller en communication.
Emmanuel Macron rencontre des bénévoles lors de la compétition de tir à l'arc sur l'esplanade des Invalides à Paris, le 2 août 2024. (Andre Pain/AFP)
par Anthony Gibert
publié le 5 août 2024 à 14h18

«Le sport est un phénomène de civilisation tellement important qu’il ne devrait être ni ignoré ni négligé par la classe dirigeante et les intellectuels.» Le constat formulé par l’artiste Pier Paolo Pasolini en 1971 ne semble pas avoir échappé à Emmanuel Macron, mis en difficulté par les déroutes successives des élections européennes et de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis l’ouverture des Jeux olympiques de Paris, le président de la République se replie derrière le concept de trêve olympique afin de suspendre les luttes politiques. La nomination d’un nouveau Premier ministre est, à cette occasion, reportée à la fin des Jeux. Ce dérobement apparent pourrait néanmoins cacher une stratégie bien plus offensive.

Les intérêts d’une telle trêve sont en effet doubles. De toute évidence, elle permet d’abord de donner du temps au Président pour peaufiner sa stratégie face à un paysage politique fragmenté. De façon moins perceptible, cette pause est également le moyen de tenter de capitaliser sur l’excellence sportive française pour reconquérir une opinion publique meurtrie par la déflagration de la dissolution. Une stratégie exécutée avec brio par le