Menu
Libération
Recension

La violence antisémite actuelle n’est pas qu’une poussée, c’est le résultat d’une montée graduelle

Article réservé aux abonnés
Alors qu’une nouvelle attaque antisémite a eu lieu samedi contre la synagogue de la Grande-Motte, le sociologue Michel Wieviorka alerte sur la recrudescence de ces actes depuis le début de la guerre d’Israël contre le Hamas. Il décrit les racines de ce mal dans une version actualisée de son ouvrage «l’Antisémitisme expliqué aux jeunes».
Une tombe juive vandalisée dans un cimetière militaire allemand, en novembre 2023, dans l'Oise. (François Nascimbeni/AFP)
publié le 25 août 2024 à 9h07

«S’en prendre à un Français juif, c’est s’en prendre à tous les Français», a déclaré samedi 24 août Gabriel Attal suite à l’explosion qui a eu lieu un peu avant 9 heures, samedi, à la synagogue Beth Yaacov de la Grande-Motte, dans l’Hérault. Ce nouvel acte antisémite confirme une tendance: ces attaques racistes ont quasiment triplé depuis le début de l’année, avec «887 faits» recensés au premier semestre, selon Gérald Darmanin, contre 304 au cours de la même période en 2023.

Dans six cas sur dix, ces violences sont directement commises contre des personnes, par des actes, menaces ou insultes antisémites. Ces niveaux sont inédits, selon le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), mais ne sont pas que le reflet d’une crise ponctuelle, déplore Michel Wieviorka. «Ce n’est pas une simple catharsis : il s’agit d’une aggravation dans un processus d’augmentation graduelle des actes antisémites, qui a commencé au début des années 2000, et c’est ce qui m’inquiète le plus»,