Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) vient de justifier, à certaines conditions, ce qu’il appelle désormais «l’aide active à mourir». Or, chacune et chacun sent qu’on atteint avec cette notion l’une des tensions extrêmes de la vie humaine. Car on sent qu’il peut y avoir dans cette notion une contradiction avec un principe éthique qui est et qui doit rester fondamental : l’opposition des humains à la mort, sous toutes ses formes. Mais on sent aussi que l’aide active à mourir ne concerne dans ces discussions que certains cas extrêmes qui (à certaines conditions) ne seront pas des contradictions à notre opposition à la mort, mais plutôt une manière d’affronter les tensions terribles que celle-ci peut rencontrer dans la vie humaine, venant donc non pas affaiblir mais renforcer ce principe. C’est en effet le cas, mais il faut le démontrer.
Les conditions et les critères inséparables
Un signe nous orientera dans cette expression même : l’aide active à mourir. Ce n’est pas la notion d’une aide active, elle qui peut nous faire sursauter même si l’on sait qu’il s’agit d’une notion précise liée à une histoire. Mais c’est le verbe «mourir» avec cet infinitif paradoxalement actif, qui nous donne justement une autre orientation. Il nous montre qu’il ne s’agit pas de justifier le fait de donner la mort, en général, mais d