En général, on identifie un pays à son histoire, passée ou récente. Dans l’imaginaire collectif des Européens, l’Allemagne reste associée au nazisme, à la Seconde Guerre mondiale, à la période de division et de guerre froide, enfin à la chute du Mur en 1989 suivie de la réunification. Peu de pays ont été à ce point façonnés par des événements majeurs, des moments clés ou des périodes décisives dans leur histoire contemporaine. A certains moments, en 1939, 1945, 1961 (construction du Mur), le 9 novembre 1989 (chute du Mur) et le 3 octobre 1990 (réunification de l’Allemagne, dont nous fêtons aujourd’hui le 35e anniversaire), l’histoire de l’Allemagne s’est même confondue avec celle de l’Europe, c’est dire si les deux destins – celui de l’Allemagne et celui de l’Europe – sont intimement liés.
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L’histoire est tellement envahissante qu’on en oublierait presque que l’Allemagne a aussi une géographie et que cette dernière fournit également quelques clés de lecture pertinentes pour qui tenterait de mieux comprendre ce voisin qui nous paraît toujours «si loin, si proche», pour reprendre le titre d’un film de Wim Wenders.
Alors commençons par les basiques. L’Allemagne, comparée à la France, est un petit pays mais qui est plus peuplé (84 millions d’habitants contre 68 millions pour la France) et qui dispose de plus de voisins : neuf au total (contre six), et dans toutes les directions – au nord, le Danemark ; à l’est, la Pologne et la République tchèque ; au sud, l’Autriche et la Suisse ;