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TRIBUNE

L’appel de 200 philosophes contre l’accession de l’extrême droite au pouvoir

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Elections législatives 2024dossier
Jean-Claude Monod, Barbara Cassin, Camille Froidevaux-Metterie, Claire Marin… un collectif de philosophes de sensibilités et d’orientations variées appelle les citoyens français à voter au second tour pour tenir le nécessaire front républicain contre l’accès au pouvoir du RN.
Dans un bureau de vote à Lille, le 30 juin 2024. (Stéphane Dubromel /Hans Lucas pour Libération)
par un collectif de philosophes
publié le 1er juillet 2024 à 11h00

Nous, philosophes de traditions, de sensibilités et d’orientations variées, appelons à empêcher le Rassemblement national et ses alliés d’accéder au pouvoir aux prochaines élections législatives. L’extrême droite pseudo-nationale et xénophobe n’a jamais été aux commandes de la France depuis 1940, où elle n’avait dû cette opportunité qu’à la défaite militaire et à l’Occupation du pays. Le gouvernement de Vichy, nourri aux idées de l’Action française et d’autres courants racistes et antisémites, a alors mis en œuvre une politique xénophobe et antisémite, antiroms, antiféministe et homophobe qui a entraîné la mise au ban et la mort de centaines de milliers de citoyens français et d’étrangers qui avaient souvent fui le nazisme et le fascisme.

Refus de l’autorité abusive et de la violence

Le parti de Jean-Marie Le Pen est l’héritier direct de cette mouvance politique. Certes, Marine Le Pen et Jordan Bardella s’efforcent d’effacer ce lien originel et ont renoncé à mettre en avant l’antisémitisme des fondateurs au profit d’une rhétorique xénophobe qui cible de préférence les musulmans de France et, de façon générale, les immigrés, les binationaux, les étrangers. Mais d’une part, cet abandon officiel de l’antisémitisme par les instances dirigeantes n’empêche pas le maintien de discours antisémites chez nombre de candidats RN et d’adhérents du RN ; d’autre part, le RN demeure un parti dont l’axe idéologique est une xénophobie d’Etat qui aurait des effets aussi bien sur les binationaux, par exemple franco-israéliens ou franco-maro