Dimanche 8 janvier, une foule pro-Bolsonaro a tenté d’envahir le Parlement, la Cour suprême et le palais présidentiel brésiliens pour contester la victoire démocratique de Lula. Après l’invasion du Capitole américain par les militants pro-Trump en janvier 2020, l’histoire se répète. La proximité politique entre ces deux pays, au sortir de mandats exercés par des présidents populistes, est plus forte qu’il n’y paraît : l’extrême droite sort renforcée de son passage au pouvoir, et les victoires récentes des progressistes ressemblent plus à des sursis qu’à un retour à la normale.
Pendant des décennies pourtant, l’agitation du chiffon brun semblait prémunir de l’accession au pouvoir de l’extrême droite. Aujourd’hui, la polarisation s’inverse. Malgré des mandats chaotiques exercés par l’extrême droite dans ces deux pays, des scandales et des décisions liberticides ou climaticides – remise en cause de l’IVG, accélération de la déforestation amazonienne –, la ferveur des blocs conservateurs ne s’est pas émoussée. Les progressistes ont, certes, réussi à retrouver le pouvoir mais l’enracinement de l’extrême droite se poursuit.
Ainsi, après les Midterms de 2022, les démoc