Alors que le Premier ministre dévoile les contours d’une nouvelle réforme de l’assurance chômage dont personne ne veut, que nul ne demande, que les syndicats récusent et qu’aucun économiste ne cautionne, voici ce qu’il nous faudrait croire : la trahison du dialogue social serait devenue la manifestation ultime du courage et la défense de l’assurance chômage la dernière des lâchetés.
Qu’il est cruel d’être gouverné par des idéologues sans imagination, des doctrinaires du réalisme politique, des réformistes torves, des maquignons de la République sociale, des fétichistes du tri et de la statistique incapables de saisir la singularité et l’ambivalence des sentiments des femmes et des hommes privés d’emploi, entre honte et colère.
Nos gouvernants ne se sont jamais déconfinés pour aller à la rencontre de celles et de ceux dont ils prétendent régler la vie, ne cessant jamais d’en juger en «père la morale» et en «mère la rigueur» ; ils décident pour eux sans jamais les connaître que par ouï-dire, sans jamais les croiser autrement que dans des déplacements Potemkine ; ils ne connaissent, en définitive, la misère que par la statistique, et le peuple qu’à travers la fréquentation de leurs chauffeurs VTC.
La nouvelle réfor