Le 8 mars dernier, nous avons décidé de mettre en place le congé menstruel pour les agentes de Saint-Ouen, la ville dont je suis maire. Ce congé s’adresse aux femmes souffrant de règles douloureuses et incapacitantes ainsi que d’endométriose.
Cette décision est le fruit de dialogues avec les associations féministes qui mènent le combat depuis de nombreuses années et d’échanges nourris avec Enora Malagré, audonienne engagée pour la lutte et la reconnaissance de l’endométriose. Ces réflexions ont permis de mettre en lumière la souffrance quotidienne des agentes de la ville. En tant que responsable politique et en tant qu’employeur, il était inconcevable qu’un quart de l’administration de Saint-Ouen subisse cette situation chaque mois dans l’indifférence.
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Les chiffres sont sans appel. Une femme sur deux souffre de règles douloureuses. Une sur dix est atteinte d’endométriose. Le Japon, l’Indonésie, la Corée du Sud, Taïwan et la Zambie ont adopté la création d’un congé menstruel depuis plusieurs décennies. Depuis le 16 février 2023, l’Espagne est le premier pays européen à avoir suivi cet exemple. Pourquoi la France n’a-t-elle pas encore légiféré sur ce sujet ?
C’est une question de santé publique et de bien-être au travail. Ces douleurs invisibilisées impactent la santé physique et mentale de la moitié des femmes. Privées de la reconnaissance de leur souffrance, elles travaillent sans bénéficier d’aucun aménagement.
C’est une question de justice sociale. Alors que les femmes sont le