Depuis des années, Gaza est une prison à ciel ouvert. Avec plus de deux millions d’habitants, dont une proportion inégalée d’enfants, elle est maintenant une terre de gravats et de destruction et, dans ses ruines, gît le droit international humanitaire devenu métaphore de la déshumanisation du monde.
Immense recul dans le temps pour ce droit qui s’est érigé dans les douleurs, de secousse en secousse, à partir de la fin du XIXe siècle. Face à l’horreur des crimes de masse commis à l’occasion des grands conflits qui ont endeuillé l’Europe. Pourtant, ce droit international humanitaire, trop balbutiant jusqu’en 1945, a été impuissant à endiguer les crimes de masse commis au XXe, et au premier chef la Shoah et la mort par millions de civils.
Un droit qui, s’il s’est renforcé notamment avec les quatre Conventions de Genève du 12 août 1949 (à propos des «crimes de guerre») n’a pas empêché, plus tard les crimes commis pendant la décolonisation, ni ceux commis pendant la guerre au Vietnam, ni également ceux commis pendant la guerre en ex-Yougoslavie, et bien sûr au Rwanda. Le cynisme des responsables politiques et, au-delà, la folie des grands despotes ont fait du respect de ces conventions, a priori sacrées, un papier chiffon qu’ils adorent signer pour mieux le pi