Il est des moments où il faut dire les choses. Surtout pour un professeur de droit qui se souvient de l’invitation faite, en 1961, par Emile Giraud à ses collègues de ne jamais oublier leurs responsabilités dans la défense du principe démocratique lorsqu’il est en danger. Donc, dire par exemple que la discrimination en fonction de l’origine, de la race ou de la religion est contraire à l’article 1er de la Constitution qui pose le principe d’égalité devant la loi. Dire que l’expulsion des immigrés est contraire au principe de fraternité qui figure à l’article 2 de la Constitution. Dire qu’attaquer la presse et les juges est contraire à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui dispose que les droits énoncés sont faits pour permettre aux citoyens de «comparer» les actes du pouvoir politique à ces droits et, le cas échéant, de «réclamer» leur respect par les représentants. Dire que le retrait souverainiste est contraire à l’alinéa 15 du Préambule rédigé en 1946 par les acteurs de la Résistance et qui énonce que «la France consent aux limitations de souveraineté nécessaires à l’organisation et à la défense de la paix». Bref, dire que toutes celles et tous ceux qui prônent discrimination, expulsion, Etat sans contre-pouvoirs ou retrait souverainiste attaquent au cœur tout ce qui a fait la France depuis 1789 et son rayonnement dans le monde bien au-delà de son poids démographique.
Dire aussi que cette attaque contre la France de 1789 se fait au nom d’une autre