Si le génocide des Tutsis, en 1994, représente un drame pour le peuple rwandais, il constitue aussi un désastre pour la Ve République : la grave implication de la France dans ce drame est indissociable de la compromission du pouvoir présidentiel, celui de François Mitterrand. Telle est, résumée à gros traits, la thèse que défend Vincent Duclert, ancien président de la commission du même nom, dans un livre aussi précis qu’informé (1).
A lire aussi
Les faits sont connus. Le 7 avril 1994, des ultra Hutus – l’ethnie dominante dans l’ancienne colonie belge – déclenchent l’extermination des Tutsis dans le sillage de l’attentat ayant coûté la veille la vie au président Habyarimana. Des signes précurseurs annonçaient pourtant la tempête. Après avoir accédé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat en 1973, le dictateur avait mené une politique hostile à la minorité tutsie, tout en construisant un régime fondé sur la violence, la prédation, la corruption et le racisme.
Archives (1998)
Acculés, les Tutsis se rebellèrent, entrant en 1990 dans une guerre que conduisait le Front patriotique rwandais (FPR) de