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TRIBUNE

«Dry January» du ministre de la Santé : il ferait mieux de lutter contre le lobby de l’alcool

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Comme beaucoup de Français, Yannick Neuder a déclaré qu’il ne boirait pas en janvier. Pourtant, il ne s’attaque pas aux causes de la consommation excessive d’alcool, rappelle le spécialiste Alexis Dussol. Opportunisme politique ou changement de doctrine de l’exécutif ?
Yannick Neuder le 19 novembre à l'Assemblée nationale. (Arthur N. Orchard/Hans Lucas. AFP)
par Alexis Dussol, Consultant en santé et ancien président de la Conférence nationale des directeurs de centres hospitaliers (1997-2002)
publié le 1er janvier 2025 à 9h34

Le nouveau ministre de la Santé, Yannick Neuder, a déclaré qu’il allait, comme chaque année, participer au «Dry January», c’est-à-dire ne pas boire d’alcool durant tout le premier mois de l’année 2025. L’initiative a de quoi étonner, venant d’un responsable politique (par ailleurs cardiologue) soupçonné d’être un soutien du lobby viticole. L’élu LR, lorsqu’il était rapporteur général du projet de loi de financement de la sécurité sociale 2025 sous le gouvernement Barnier, n’avait pas hésité à déclarer que les jeunes ne s’alcoolisaient pas au châteauneuf-du-pape, pour s’opposer à un amendement visant à étendre la «cotisation sécurité sociale» à tous les alcools. Le vin et la bière en sont aujourd’hui exonérés.

Interrogé sur BFMTV, le 24 décembre, il persistait en déclarant que «toutes les alcoolisations aiguës que j’ai pu rencontrer, notamment lorsque je faisais les gardes aux urgences, n’étaient pas forcément avec le type d’alcools qui étaient cités dans les amendements». Une position à rebrousse-poil des préconisations de l’OMS qui considère que «les politiques de fixation du prix de l’alcool et la fiscalité figurent parmi les mesures les pl