La gauche sociale-démocrate est à la croisée des chemins. Le formidable sursaut républicain des dernières élections législatives offre à la France et à la gauche un sursis, dans l’attente d’une offre politique capable de faire reculer l’extrême droite. Les derniers balbutiements du macronisme ne peuvent nous empêcher de trancher aujourd’hui la question existentielle qui nous traverse : s’arc-bouter dans une alliance vampirisée par une gauche infréquentable, ou prendre le pari, certes ambitieux mais nécessaire, de reconstruire une grande force sociale-démocrate, populaire et de rupture.
Le programme du Nouveau front populaire ne peut être un point de départ pour la gauche. Les enjeux en matière d’emploi, de sécurité, de réforme de l’Etat n’y sont pas sérieusement traités. Et que dire du gouffre qui nous sépare sur la laïcité ou sur la question européenne ! La stratégie adoptée ne peut pas non plus nous correspondre. Défenseurs d’une profonde réforme institutionnelle et d’une reparlementarisation, comment justifier ces vieux réflexes de la Ve République au soir des résultats, revendiquant une victoire factice et refusant l’ouverture au dialogue et au compromis qui devaient pourtant s’imposer ?
Nous demeurons toutefois attachés à nos valeurs socialistes, et à ce titre, nous déploron