Depuis l’annonce de la composition intégrale de son gouvernement le 8 février, le Premier ministre s’est efforcé de faire connaître ses orientations, et a pour cela énuméré dans différents médias un certain nombre d’«urgences» – jeunesse, logement, agriculture, santé – allant jusqu’à parler d’un «printemps des urgences» pour les prochains mois. Son gouvernement est ainsi défini par Gabriel Attal comme une équipe destinée à répondre aux nécessités immédiates, et à gérer une France traversée de crises.
Certes, il faut pour prendre au sérieux ces mots faire l’effort de passer sur l’orientation gouvernementale explicitement nationale libérale, impulsée depuis l’Elysée même, et sur le caractère paradoxal des «urgences» annoncées, au vu des politiques menées depuis bientôt sept ans, et des personnalités désignées par Gabriel Attal pour poursuivre cette tâche.
Si l’on conserve pourtant un peu de foi dans la sincérité de nos gouvernants, et que l’on fait le pari que la communication gouvernementale n’est pas qu’un dispositif esthétique visant à habiller le vide – si ce n’est à contrefaire la réalité d’un programme –, alors, l’insistance à montrer qu’on affronte des «urgences» est au contraire le signe du plus grand des échecs. Cette litanie d’urgences n’annonce qu’une incapacité à répondre aux attentes dont est traversé notre m