Alors que l’intelligence artificielle (IA) devient une priorité économique, politique et géopolitique, la France une fois encore doit faire appel à la force de son Etat, tant pour exister dans le concert des entreprises, que pour servir de modèle aux autres nations. D’une manière éthiquement ambitieuse, l’engagement de la puissance publique est nécessaire pour que l’IA serve l’idéal des Lumières au lieu de contribuer à son assombrissement.
La création d’un ministère dédié à l’IA comme chef d’orchestre des forces vives du pays s’impose pour garantir notre souveraineté technologique, appliquer des développements éthiques, assurer la sécurité des citoyens et jouer un rôle moteur dans l’innovation. Sans cela, comment entendre l’ambition du président Macron, qui a récemment déclaré que «la France a fait le choix d’être le pays leader en Europe sur l’IA» ?
Une dégradation incompréhensible
La France doit beaucoup de ses grandes réalisations technico-industrielles à l’intervention de l’Etat. L’IA et le numérique ne rendent pas obsolète ce rôle directeur de la puissance publique à l’heure de la 4e révolution industrielle. Les enjeux de souveraineté, rappelés par la récente panne