Menu
Libération
TRIBUNE

Le programme économique du NFP ne doit pas se dissoudre dans l’alliance républicaine

Article réservé aux abonnés
Les mesures de relance de la gauche ne s’imposeront qu’en s’appuyant sur le mouvement social et la société civile. Les diluer dans un gouvernement de coalition anti-RN ferait le jeu de l’extrême droite, alertent une dizaine d’universitaires, de syndicalistes et de juristes, dont l’économiste Pierre Khalfa et l’historienne Laurence De Cocq.
De nombreux élus du Nouveau Front populaire lors d'un meeting à Montreuil, le 17 juin 2024. (Ludovic Marin/AFP)
par Un collectif d'universitaires, de syndicalistes et de juristes
publié le 18 juillet 2024 à 14h42

Une tribune parue dans le Monde propose de «tendre la main aux autres acteurs du front républicain pour discuter d’un programme d’urgence républicaine et d’un gouvernement correspondant». En clair, il s’agit de bâtir une alliance avec tout ou partie des macronistes et de la droite dite «républicaine». Cette perspective semble au premier abord de bon sens. Dans une situation de blocage telle que celle que nous connaissons, il faut chercher des compromis. La question est de savoir ce que l’on entend par compromis.

Il faut pour cela revenir sur la transformation radicale du paysage politique qu’a entraîné le passage du «capitalisme fordiste» au néolibéralisme financiarisé. Le type de capitalisme mis en place après la Seconde Guerre mondiale reposait sur un compromis entre le travail et le capital avec un partage des gains de productivité dans un contexte général de croissance forte, un contrôle étroit de la finance, avec pour conséquence de limiter son emprise. Comme le disait