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TRIBUNE

Le référendum est un miroir aux alouettes, par Jean-Michel Aphatie

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L’éducation, la fin de vie ou encore l‘écologie sont autant de questions qui pourraient être résolues par une consultation du peuple… Et pourquoi pas la marine à voile ou la cueillette aux champignons ? ironise l’éditorialiste.
Par beaucoup d’aspects, ce qui paraît démocratique peut devenir, dans la réalité quotidienne, destructeur de la démocratie. (Richard Villalonundefined undefi/Getty Images/iStockphoto)
par Jean-Michel Aphatie, Journaliste
publié le 12 octobre 2023 à 6h05

Ce serait donc la solution à la neurasthénie collective qui étouffe la France : «le référendum», sur tous les sujets et n’importe lesquels, le plus souvent et le plus tôt possible. Remarquons ce qui est remarquable dans ce pays de division perpétuelle. La recette fait consensus, de Jean-Luc à Marine, d’Emmanuel à François, d’Eric à Eric. A croire que seules les plus grosses bêtises peuvent nous réunir.

Les Français, disent les experts de la bête, s’exaspèrent de voter seulement une fois tous les cinq ans. Ils veulent participer, intervenir, faire savoir directement ce qu’ils veulent. Sur le papier, imparable. Examinons les faits. D’abord, on vote beaucoup en France, et pratiquement chaque année : municipales, départementales, régionales, européennes, législatives et présidentielle. Il faudrait donc intercaler des campagnes référendaires entre les campagnes électorales. La dose actuelle nuit à la participation. L’overdose future pourrait la ruiner.

Ensuite, le sujet. De quoi devrait se saisir le référendum ? Eh bien, de tout. Certains pensent que l’immigration ne peut être résolue que par ce filtre. D’autres jugent que l’éducation doit faire l’objet d’une question nationale, d’autres encore la fin de vie, le Service national u