Le 17 mars 2023, la Cour pénale internationale (CPI) émettait des mandats d’arrêt contre Vladimir Poutine et Maria Lvova-Belova pour la déportation illégale d’enfants ukrainiens. Ces mandats, qui ont marqué la première inculpation d’un chef d’Etat en exercice par la CPI, révélaient l’ampleur d’un crime sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale.
Mais ils ne montraient que la partie émergée de l’iceberg. Une nouvelle enquête, menée par l’association Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre ! (avec le concours de Russie-Libertés), démontre aujourd’hui que ces déportations, loin d’être des actes isolés ou improvisés, constituent un programme systématique planifié bien avant l’invasion de 2022. Dans le cadre de cette entreprise, orchestrée par l’Etat russe et impliquant de hauts dignitaires du parti Russie Unie et du Patriarcat de Moscou, 19 546 cas d’enlèvements d’enfants par les forces d’occupation ont été recensés par les autorités ukrainiennes, dont seulement 388 ont été rapatriés. Par ailleurs, selon les chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et du commissaire parlementaire d’Ukraine aux droits de l’enfant, Dmytro Lubinets, des centaines de milliers d’enfants sont sous contrôle russe. Déplacés en Russie ou restés en territoires occupés, ils s