Au soir du premier tour, Marine Le Pen a appelé les Français à la rejoindre pour un raz-de-marée dans les urnes en caractérisant d’abord son principal adversaire politique d’«antisémite». Un demi-siècle après la création du Front national par son père, Jean-Marie Le Pen, au côté de figures au passé nazi et collaborationniste, et après toutes les sorties et actes qu’on leur connaît, c’est le premier mot que l’héritière de ce parti a choisi de jeter sur le Nouveau Front populaire dans son ensemble pour le disqualifier.
Qui aurait pu imaginer, il y a quelques années, que le FN devenu RN, qui soufflait les 50 bougies du parti en fanfare en 2022 sans s’embarrasser de prendre ses distances avec son passé, frapperait aux portes du pouvoir ? Et ce, en se présentant sans crainte de l’indécence, comme le parangon de la lutte contre l’antisémitisme ; plus encore en se définissant comme le seul rempart face à ce fléau. Comment en est-on arrivé là ? Sans aucun doute par une succession de renversements et de faux-semblants, voire de mensonges.
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La dédiabolisation balancée à tout va
Le premier repose sur un mot, balancé à tout va, repris sur toutes les lèvres : «la dédiabolisation». Succédant à son père en 2011, Marine Le Pen avait affiché très vite cet objectif : «dédiaboliser» son parti. Reprise en cela par d’autres partis d’extrême droite en Europe et ailleurs. La «diabolisation» de l’extrême droite ne fonctionne plus, s’est réjouie lundi la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, au lendemain du score histori