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Le sacrifice de Navalny oblige l’opposition russe : rassemblons-nous le 17 mars à midi contre Poutine

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Pour Sergueï Guriev‚ directeur de la formation et de la recherche à Sciences-Po et ami de longue date de l’activiste, se retrouver en masse devant les bureaux de vote le jour de la présidentielle est une occasion pour l’opposition russe de démontrer son unité et sa force.

La femme d'Alexeï Navalny, Ioulia Navalnaïa, au Conseil européen à Bruxelles, le 19 février. (Yves Herman/AP)
Par
Sergeï Guriev
directeur de la formation et de la recherche à Sciences-Po
Publié le 13/03/2024 à 10h42

La disparition d’Alexeï Navalny a été un choc pour tout le monde en Russie et à l’étranger, pour ceux qui le connaissaient comme pour ceux qui ne le connaissaient pas. Alexeï était un symbole de la Russie pro-européenne et antiguerre. Même dans sa cellule lointaine et cruelle, il semblait s’être déjà tourné vers l’avenir post-Poutine. Ses tweets joyeux et ses posts Instagram depuis la prison convainquaient ses partisans en Russie et à l’étranger qu’une autre Russie, libre et pacifique, était presque là – parce qu’il savait exactement ce qu’elle est ou du moins ce qu’elle devrait être.

Cette vision très concrète d’une Russie post-Poutine constituait une menace directe pour l’autocrate du Kremlin. Quoi qu’en dise la propagande du régime, la Russie moderne n’est pas un pays heureux, et Poutine ne peut lui offrir une vision attrayante de l’avenir. Alexeï Navalny le pouvait et il l’a fait. Cela a de plus en plus convaincu les gens de vouloir é