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TRIBUNE

Le seul lycée autogéré de Paris doit le rester

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Les attaques menées depuis 2022 contre le LAP visent à rentabiliser et à normaliser son fonctionnement. Supprimer la libre fréquentation et l’autogestion par la mise en place d’une autorité institutionnelle reviendrait à vider l’expérience de son contenu, dénonce un collectif de personnalités civiles dont Etienne Balibar, Annie Ernaux, Philippe Meirieu, Nancy Huston ou encore Catherine Corsini.
En 2005, des jeunes en classe de terminale au Lycée autogéré de Paris (LAP). (Flore-Aël Surun /Tendance Floue)
par Un collectif
publié le 23 novembre 2023 à 7h39

Le Lycée autogéré de Paris (LAP) est un lieu unique à Paris. C’est l’une des rares institutions au fonctionnement alternatif au sein du service public. Ses innovations pédagogiques apparaissent comme des solutions pertinentes à la crise du système éducatif. Pourtant, le rectorat de Paris, alors même qu’il prétend tenir à son existence, s’attaque aux principes fondamentaux de son expérience.

En 1982, pour penser l’école différemment par l’expérimentation et avec l’ouverture permise par le ministre l’Education nationale Alain Savary, des collectifs militants et pédagogiques, composés de professeurs et d’élèves, se sont retrouvés autour du projet de «changer l’école». C’est ainsi que sont créés quatre établissements expérimentaux : le Lycée expérimental de Saint-Nazaire (LXP), le Centre expérimental pédagogique et maritime d’Oléron (Cepmo), le Collège-lycée expérimental d’Hérouville-Saint-Clair (CLE) et, sous l’impulsion de Jean Lévi, le Lycée autogéré de Paris (LAP).

Installé au 393, rue de Vaugirard, dans le XVe arrondissement de Paris depuis 1984, le LAP, avec ses 240 élèves et ses 25 professeurs, fonctionne de manière autonome et sans chef d’établissement : tous les membres du lycée se partagent responsabilités, tâches du quotidien et prises de décisions, en plus des activités