Le sommet de Séville représente une opportunité historique pour transformer en profondeur un système économique mondial qui continue d’appauvrir les pays du Sud, tout en les exposant aux pires ravages des changements climatiques et des inégalités.
Depuis plusieurs années, des voix s’élèvent pour appeler à une réforme de l’architecture financière internationale et à l’annulation des dettes insoutenables des pays du Sud. Emmanuel Macron lui-même a affirmé qu’«aucun pays ne doit avoir à choisir entre la réduction de la pauvreté et la protection de la planète». Pourtant, sur le terrain, la situation ne cesse de se dégrader.
Pour beaucoup, habiter cette planète revient simplement à la subir. Plus de 300 millions de personnes, soit autant que la population américaine, ont besoin d’une aide d’urgence pour survivre. Ce sont 3,6 milliards de personnes qui vivent déjà dans des zones fortement vulnérables au changement climatique. Entre 2030 et 2050, on estime que le changement climatique causera environ 250 000 décès supplémentaires par an.
Dans le même temps, les milliardaires, majoritairement installés dans les pays riches du Nord, ne se sont jamais aussi bien portés : leur fortune a augmenté trois fois plus vite en 2024 que l’année précédente. Les 1 % les plus riches détiennent désormais une richesse supérieure à celle des 95 % les plus pauvres de la planète. Les inégalités entre pays sont tout aussi insoutenables : le revenu par habitant dans les pays riches reste 27 fois plus