On ne compte plus les livres, articles ou conférences qui tentent de définir le «trumpisme» en le faisant entrer, tel le lit de Procuste, dans le cadre des concepts traditionnels de la science politique (populisme ? nouveau fascisme ? autoritarisme charismatique ?). Force est pourtant de constater qu’il s’agit là d’une gageure tant cet «objet politique non identifié» résiste à toutes les tentatives d’assimilation à des expériences passées ou étrangères. C’est pourquoi il est sans doute plus facile de dire ce que le trumpisme n’est pas que d’identifier clairement ce qu’il est. Et s’il est une idéologie à laquelle il s’oppose de part en part, c’est bien le libéralisme, quand bien même le président américain a pu s’attirer le soutien de personnalités comme Elon Musk ou Peter Thiel qui se revendiquent du «libertarianisme». Soit une version radicalisée du libéralisme qui s’est développée aux Etats-Unis à partir des années 1960, avant d’entamer dans les années 1990 un rapprochement avec la droite conservatrice, dans une synthèse oxymorique dont le président argentin Javier Milei est un parfait exemple.
Il est assez facile de démontrer que le discours et la pratique de Donald Trump sont aux antipodes des principes libéraux, tant dans le domaine politique que dans le domaine culturel ou économique.
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Commençons par le domaine politique. Le principe libéral fondamental en la matière est la séparation et l’équilibre des pouvoirs, jugés indispensables depuis Montesquieu à la sauvegarde des