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Le viol en France : intégrer le consentement dans la loi pour répondre à une demande sociétale

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Violences sexuellesdossier
Les parlementaires examinent ce jeudi une proposition de loi visant à intégrer le consentement dans la définition du viol. Pour les avocats William Bourdon, Vincent Brengarth et Lily Ravon, il faut rattraper notre retard par rapport à d’autres pays.
Lors de la manifestation de soutien à toutes les victimes de viols et à Gisèle Pelicot, à Paris, le 14 septembre. (Aline Deschamps/Libération)
par William Bourdon, Vincent Brengarth et Lily Ravon
publié le 27 novembre 2024 à 14h12

Après l’empreinte profonde d’ores et déjà laissée par l’affaire Dominique Pelicot, dont le procès est sur le point de s’achever, c’est l’affaire Nicolas Bedos qui a récemment placé les violences faites aux femmes au centre du débat. Cependant, contrairement à la première, dont la cruauté a légitimement suscité un soutien unanime à la plaignante, la seconde affaire révèle, au contraire, une France qui semble coupée en deux : d’une part s’exprime une volonté sociétale d’évolution judiciaire face aux trop nombreuses violences faites aux femmes, et d’autre part s’affirment les inquiétudes d’une fragilisation de la présomption d’innocence.

Inquiétudes légitimes, mais trop souvent instrumentalisées pour interdire tout débat public sur l’existence de charges, a fortiori lorsque les mis en cause disposent d’une certaine notoriété. Et qui, de façon systématique, adoptent une stratégie de déni du non-consentement des plaignant∙es.

Pourtant, un constat s’impose aujourd’hui à une majorité : celui d’une évolution rendue urgente par le débordement de la parole des victimes hors des tribunaux, dé