Après l’empreinte profonde d’ores et déjà laissée par l’affaire Dominique Pelicot, dont le procès est sur le point de s’achever, c’est l’affaire Nicolas Bedos qui a récemment placé les violences faites aux femmes au centre du débat. Cependant, contrairement à la première, dont la cruauté a légitimement suscité un soutien unanime à la plaignante, la seconde affaire révèle, au contraire, une France qui semble coupée en deux : d’une part s’exprime une volonté sociétale d’évolution judiciaire face aux trop nombreuses violences faites aux femmes, et d’autre part s’affirment les inquiétudes d’une fragilisation de la présomption d’innocence.
Inquiétudes légitimes, mais trop souvent instrumentalisées pour interdire tout débat public sur l’existence de charges, a fortiori lorsque les mis en cause disposent d’une certaine notoriété. Et qui, de façon systématique, adoptent une stratégie de déni du non-consentement des plaignant∙es.
Pourtant, un constat s’impose aujourd’hui à une majorité : celui d’une évolution rendue urgente par le débordement de la parole des victimes hors des tribunaux, dé