A l’occasion des «Rendez-vous de l’histoire», qui se tiennent à Blois du 4 au 8 octobre, la rédaction de Libération invite une trentaine d’historiens et historiennes pour porter un autre regard sur l’actualité. Retrouvez ce numéro spécial en kiosque jeudi 5 octobre et tous les articles de cette édition dans ce dossier.
C’est l’un des plaisirs que nous procurent, parfois, les livres d’histoire : à les lire, on ne se contente pas de plonger dans le passé, on se prend à imaginer la suite. Dans son dernier ouvrage, si diablement suggestif, Alain Corbin réalise un rêve d’historien : celui qui consiste à nommer le temps (1). La première moitié du XIXe siècle, dit-il, est l’âge du plâtre. Car le faux luxe des bibelots, le creux des masques mortuaires et la fragilité des immeubles désignent le «défaut d’être» d’une époque friable qui n’aspire pas à durer, mais à se mouler sur les empreintes du passé. Plus tard, viendront les poutrelles métalliques d’un siècle de fer et de verre, celui de la République consolidée.
Soupe de débris
Alors inévitablement, une fois le livre refermé, au moment où l’on peine encore à considérer le XXe comme le siècle passé, on s’interroge : et maintenant ? S’il nous fallai