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TRIBUNE

«L’Ecole à remonter le temps» sur M6 : gare aux impasses

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Si la réaction des collégiens et collégiennes mis sur les bancs des années 1880 et 1930 pour ces deux premiers épisodes du docufiction est plaisante, sensible et souvent opportune selon l’historien Claude Lelièvre, la question de la mixité sociale n’est pas traitée.
(Cécile Rogue/M6)
par Claude Lelièvre, historien de l’éducation
publié le 20 février 2024 à 17h17

Les deux premiers épisodes de ce documentaire fiction diffusés lundi soir sur M6 tiennent plutôt bien la route mais seulement jusqu’à un certain point («aveugle»). Une quinzaine de collégiennes et de collégiens d’aujourd’hui, âgés de 13 ou 14 ans, ont été appelés à se retrouver dans des situations d’enseignement datant des années 1880, 1930, 1950 et 1980.

On pouvait craindre une exposition caricaturale d’une «école d’antan» façonnée dans le sens d’une nostalgie plus ou moins mythifiée. Ce n’est pas le cas. Les collégiens et collégiennes se retrouvent exposés à des situations d’apprentissage et d’éducation qui ont été pour l’essentiel effectivement historiques et réagissent dans l’action et par leurs commentaires de façon plaisante, sensible et souvent tout à fait opportune. Ces deux premiers épisodes sont à la fois divertissants et attractifs, et même réellement instructifs jusqu’à un certain point.

Certaines situations qui peuvent être clivantes (ou, en tout cas, rester des questions vives) sont même mises en scène délibérément. On peut citer, en particulier, l’exposition des cartes de l’Empire colonial français ou des quatre «races» (blanche, jaune, noire, rouge). On a à ce instant-là un moment rare de télévision où l’on peut percevoir le fort «malaise» des élèves d’aujourd’hui face à cette mise en situation.

On peut citer aussi les multiples mises en situation différenciées selon le genre dans les deux premiers épisodes pour ce qui concerne l’éducation physique et surtout le