En lisant votre lettre monsieur Attal, j’éprouve un mélange de lassitude, de colère et de tristesse. L’Education nationale est plus que jamais scrutée et auscultée par des sociologues, des chercheurs en sciences de l’éducation, des intellectuels de tous poils.
A lire aussi
Un diagnostic est unanimement posé : l’Ecole est malade. Elle ne parvient plus à remplir sa mission de service public qui est de permettre à chacun, quel que soit son milieu d’origine, d’acquérir des savoirs et des compétences lui permettant de se construire un avenir et de s’émanciper socialement. Empêtrée dans des contradictions profondes, elle n’arrive plus à lutter contre ce qui l’affaiblit. Tiraillés entre des modèles idéalisés, certains passés «c’était mieux avant», d’autres lointains «c’est mieux ailleurs», et une réalité souvent décevante, les professeurs hésitent entre abattement et soif d’engagement. Pris en étau entre des injonctions contradictoires (faire toujours mieux avec moins), ils ont bien du mal à rester optimistes.
Quelques mois seulement après votre nomination au poste de ministre de l’Education nationale, vous semblez déjà avoir trouvé des solutions. Après la priorité mise dans la lutte contre le harcèlement, vous vous attaquez à un autre chantier, et non des moindres, celui de l’élévation du niveau scolaire.
Au chevet de l’Ecole
Mais avant de trouver les remèdes, avez-vous pris le temps de vous interroger sur les causes du malaise ? L’Ecole est affaiblie, d’une part, parce que ses usagers ont changé. Les «usagers», ce s