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TRIBUNE

L’écologie n’est pas qu’une affaire d’hommes blancs

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La biodiversitédossier
Les personnes racisées et pauvres sont largement exclues de la direction des associations écologistes, dénonce les représentantes de l’association les Impactrices Cannelle Fourdrinier et Souba Manoharane-Brunel. Elles lancent un appel à les inclure, d’autant plus que ces populations sont les premières touchées.
Cannelle Fourdrinier et Souba Manoharane-Brunel. (Miguel Bueno et Ilay Maraina. FIFDH)
par Souba Manoharane-Brunel, fondatrice de l’association les Impactrices et Cannelle Fourdrinier, consultante pour les Impactrices
publié le 13 août 2024 à 16h52

Sur les sujets climat, les plus vulnérables seront les plus touchés. Personnes racisées, pauvres et femmes en première ligne, ici, ailleurs et partout, le cumul faisant office de condamnation encore plus rapide. Plus impactées par les destructions de l’environnement que quiconque, ce sont pourtant celles que l’on voit et que l’on entend le moins dans le mouvement climat. Elles ne sont pourtant ni absentes ni muettes… elles sont simplement invisibilisées, et ce malgré les grands discours occidentaux déclarant le contraire. Il suffit de prendre l’exemple du forum de Davos de 2020, durant lequel l’activiste ougandaise Vanessa Nakate, luttant contre le réchauffement climatique et les inégalités de ses effets, a tout simplement été effacée des photos de la conférence de presse sur l’urgence climatique qu’elle donnait aux côtés de quatre autres jeunes activistes blanches : Greta Thunberg, Loukina Tille, Luisa Neubauer et Isabelle Axelsson.

Alors pourquoi ? La plupart des grandes associations qui défendent le climat tardent à faire le lien entre écologie, colonialisme et féminisme, voire à prendre position quant aux exactions en cours. C’est un fait : écocide et génocide ne sont pas mis en regard par l’écologie mainstream.

Il suffit pourtant de regarder la réalité en face. Le courant écologiste domi