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L’Education nationale ne veut pas voir les profs queer, alors montrons que nous existons

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Lorsqu’on enseigne, on se pose sans relâche cette question : faut-il être visible en tant que prof LGBT + ? Présidente de SOS Homophobie, l’enseignante Julia Torlet a fait ce choix. Elle estime que c’est un moyen de soutenir les élèves concerné·e·s, et de pousser l’Education nationale à poursuivre la lutte contre les discriminations.

Manifestation pour dénoncer la lesbophobie, après le suicide de la directrice d'école Caroline Grandjean-Paccoud, à Paris, le 5 septembre 2025. (Julien de Rosa /AFP)
Par
Julia Torlet, présidente SOS Homophobie, enseignante
Publié le 12/09/2025 à 7h12

Il y a un peu plus d’une semaine, Caroline Grandjean, professeure des écoles et directrice d’un établissement dans le Cantal, se suicidait à la suite d’un harcèlement lesbophobe féroce.

Depuis, nous, lesbiennes – et plus largement personnes LGBTI + – n’avons cessé de clamer la nécessité de lutter contre une lesbophobie omniprésente et pourtant perpétuellement invisibilisée.

Depuis, nous, profs – et plus largement agent·e·s de l’Education nationale – n’avons cessé de clamer la nécessité d’être protégé·e·s par l’Education nationale, qui se retranche dans un silence assassin.

Mais aujourd’hui, je voudrais parler de nous : profs et lesbiennes. Nous, personnels de l’Education nationale et personnes LGBTI +. Parce que, contrairement à ce que l’institution aimerait faire croire, nous existons. Et il est grand temps de le faire savoir.

Une question se pose sans relâche : «Faut-il être visible ?»

La question est omniprésente parmi les personnes concernées. Lorsque l’on enseigne, lorsque l’on a affaire à des élèves, à des parents d’élèves, à l’adm