L’accord de libre-échange sur le point d’être conclu entre l’Union européenne et le Mercosur est-il la cause de la crise agricole ? Non, évidemment.
La baisse du revenu agricole, la difficulté des agriculteurs à réinvestir dans l’avenir, la fermeture de 100 000 fermes sur nos territoires en dix ans trouvent leurs origines dans des choix beaucoup plus anciens.
Ceux faits à travers les réformes successives de la Politique agricole commune (PAC), qui incite à l’augmentation de la production par l’accroissement du nombre d’hectares des exploitations. Ceux entrepris également par les entreprises des filières agricoles, qui ont fait l’erreur de se préoccuper trop longtemps de leurs propres chiffres et pas assez de ceux annonçant pourtant les prémices d’un effondrement collectif de leur secteur.
La crise agricole est aussi, sans doute – et paradoxalement –, le résultat d’une absence de choix.
La France et l’Europe ne savent pas trancher entre deux visions diamétralement opposées pour leur agriculture. L’une consistant à protéger leur production pour se garantir souveraineté et durabilité dans le cadre d’une «exception» aux règles de mar