Mise en pause du plan Ecophyto, relance des mégabassines, réduction de la protection des haies et des zones humides : face à la légitime colère des agriculteurs, le gouvernement a choisi la stratégie du bouc émissaire en sacrifiant une à une les contraintes environnementales auxquelles ils étaient soumis.
Dramatique pour l’écologie, cette stratégie politique l’est tout autant pour notre démocratie. Cinq ans après les gilets jaunes, elle entretient l’idée que l’expression du peuple, dans la rue comme dans les urnes, serait le principal obstacle sur le chemin de la transition. C’est cette opposition qu’il est urgent de déconstruire pour éviter que la démocratie ne serve de prétexte à l’inaction climatique («les citoyens ne sont pas prêts») et/ou que l’urgence écologique alimente la dérive autoritaire du pouvoir («il n’y a pas d’alternative»).
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Il nous faut pour cela sortir du piège de la notion de «volontarisme politique». En matière d’écologie, l’espace de choix ne porte pas sur l’évo