A voir le commerce international désormais sous le joug de la loi du plus fort, on se demande si l’OMC est morte, à ceci près que le faire-part de son décès n’a pas encore été publié. Cette institution internationale est née en 1994 dans un contexte où le libre-échange et la mondialisation heureuse étaient les idées dominantes.
Pour en devenir membre, il faut, outre s’engager à respecter une série de règles, ouvrir ses frontières commerciales et satisfaire les demandes d’ouverture de ses partenaires les plus puissants.
Forte de ses 166 membres, dont toutes les grandes puissances commerciales, l’OMC a deux fonctions essentielles, qui en forment la raison d’être : d’une part, être la gardienne de toute une série de règles contenue dans différents accords ; d’autre part, résoudre les litiges grâce à un mécanisme juridictionnel original. Or, l’OMC a échoué au regard de chacune de ses deux missions.
S’agissant des litiges, son mécanisme est grippé depuis que les Etats-Unis ont décidé de boycotter la nomination des juges de l’organe d’appel, pièce maîtresse du dispositif, au point que cet organe est aujourd’hui vide, sans