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tribune

Les émeutes ont rallumé une crise de l’autorité

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Dans une société où l’autorité est sans cesse discutée, attaquée, l’escalade de la violence est malheureusement une réponse de plus en plus visible et répandue. Cela pose la question de notre responsabilité collective.

Lors des manifestations de colère dans les rues de Paris, le 30 juin, trois jours après la mort de Nahel, abattu après un refus d’obtempérer. (Amaury Cornu/Hans Lucas)
Par
Teddy Mayeko
Maître de conférences en science de l'éducation, université Cergy-Paris
Publié le 11/07/2023 à 17h46

En seulement six jours, le bilan comptable des émeutes qui se sont déroulées en France entre le mercredi 28 juin et le lundi 3 juillet 2023 a dépassé celui de 2005, pourtant établi sur environ trois semaines. Alors que le calme est revenu, le temps de la réflexion et de l’action politique s’impose. Nos banlieues ont été le théâtre de pillages, d’agressions, d’incendies criminels et de dégradations de biens publics en tout genre. Cette violence est l’expression d’une colère populaire, à la fois sourde, profonde et destructrice, qui interroge le sens de notre engagement collectif et les valeurs de nos institutions. Nous avons pour habitude d’entendre parler de la crise économique, mais nous sommes peut-être moins conscients de ce que certains philosophes et sociologues ont coutume d’appeler «une crise de l’autorité».

Celle-ci consiste plus largement en une crise de la norme et de la transmission qui s’explique, en partie, pa