Il y a quelques jours seulement, j’étais présente à la cérémonie d’hommage à Samuel Paty, au ministère de l’Education nationale, aux côtés du Premier ministre et de Jean-Michel Blanquer. Ce moment d’unité autour d’une plaque commémorative en l’honneur d’un enseignant assassiné en raison même de son engagement laïque et républicain de professeur s’imposait. Pour la mémoire, mais aussi pour aujourd’hui et pour demain. Il s’agissait, dans mon esprit, d’adresser un message simple et fort à toute la communauté enseignante de notre pays : vous avez notre reconnaissance, notre confiance, notre soutien. Et cela, par-delà les différences politiques, puisque tous les anciens ministres de l’Education étaient présents, de droite comme de gauche.
Dans un moment politique lourd de menaces et de dangers par ailleurs, l’essentiel nous réunissait ce jour-là, autour de l’école et des valeurs de la République. C’est, en effet, mon souhait le plus ardent que nous sachions protéger l’école des dérives actuelles du débat public, et qu’elle reste cet «asile inviolable où les querelles des hommes ne pénètrent pas», passionnément voulu par Jean Zay.
Mais voici que quelques jours plus tard, Jean-Michel Blanquer vient adresser à ces mêmes enseignants un message fort différent qui tient en trois mots parfaitement incom