L’extrême droite est au pouvoir, c’est désormais indéniable. Le vote de ce 19 décembre au soir confirme qu’elle peut appliquer son programme, en matière d’immigration, sans même que le parti qui l’incarne – le Rassemblement national (RN) – soit majoritaire à l’Assemblée nationale. C’est pour cette raison que cantonner l’extrême droite, son idéologie et son influence, à ce seul parti politique est une erreur analytique. Les opinions racistes, nationalistes, réactionnaires et masculinistes qui la caractérisent imprègnent désormais une grande partie du champ politique français, du moins les 349 députés qui ont voté en faveur de ce texte xénophobe.
Ce texte entérine l’idée qu’il existe des étrangers parmi les Français. Ce que l’extrême droite nomme les «Français de papier», pour ne pas dire clairement les Arabes et les noirs dont les parents ont émigré ou qui ont eux-mêmes vécu cet exil depuis le continent africain appauvri et dépossédé par l’impérialisme.
Avec la fin de l’automaticité du droit du sol, ceux d’entre nous qui sont nés ici sont désormais des étrangers, dans la loi. Car, depuis toujours en réalité, nous sommes des citoyens de seconde zone. Des Français pas comme les autres. Le continuum raciste, celui qui ces derniers mois s’étend du